Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir observer le ciel nocturne avec les meilleures conditions : un ciel exempté de toute pollution lumineuse avec un terrain d'observation permettant d'avoir un horizon dégagé sur 360°. Ces conditions sont hélas de plus en plus rares en France...
L'astronome des villes peut il pratiquer sa passion? nous parlons ici essentiellement de l'astronome pratiquant l'astronomie d'observation et/ou le dessin (visuel).
La réponse est oui :-) certaines conditions et quelques précautions sont toutefois nécessaires.
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Pollution Lumineuse à Paris |
- Le lieu d'observation et son environnement :
Idéalement un petit jardin, une terrasse ou un grand balcon, abrité du vent et des sources lumineuses environnantes (éclairage public, des parties communes, les voisins) et plutôt orienté Est-Sud-Ouest.
L'observation au travers d'une fenêtre est à éviter, qu'elle soit ouverte ou fermée, l'image est fortement dégradée dans les deux cas (échanges thermiques interne/externe lorsque la fenêtre est ouverte).
L'environnement en immeuble ou en zone pavillonnaire, pour atténuer la pollution lumineuse, s'améliore nettement à partir de 23h30 quand les voisins vont se coucher (éclairage fenêtres/terrasses/jardins...) et qu'il y a moins de mouvements dans les parties communes (parking/circulation véhicules).
Pour une terrasse ou un balcon il est préférable d'être en hauteur, le dernier étage de l'immeuble étant idéal surtout si vous n'avez plus rien au dessus.
Observer sur le toit d'un l'immeuble est également envisageable si l'accès en sécurité est autorisé et facile.
NOTE : il est aussi possible de se fabriquer un "paravent maison"avec une toile opaque tendue ou un panneau en bois de type "
claustra" pour masquer les sources de lumière directes.
D'une paire de jumelles jusqu'au gros télescope, peu importe la formule optique. Il faudra toutefois prendre en compte un certain nombre d'éléments comme la configuration de son appartement, l'accès à son jardin/balcon/terrasse et la place disponible (ne pas oublier qu'il faut l'instrument et sa monture, une chaise et pouvoir circuler autour!), la manutention et le stockage de l'instrument lorsque celui-ci n'est pas utilisé, en particulier dans les petits appartements.
Le ciel des villes est de manière générale de mauvaise qualité, essentiellement à cause de la pollution lumineuse, les objets à la magnitude surfacique faible deviennent inaccessibles ou difficilement discernables (galaxies et nébuleuses diffuses en particulier).
- Planètes et Lune : aucune difficulté à observer en ville, vous aurez même de bien belles images car la pollution des villes à tendance à stabiliser l'atmosphère et donc les images à l'oculaire.
- Ciel profond : les objets de type Messier/Caldwell/NGC les plus brillants sont possibles en fonction du diamètre disponible et de votre environnement.
Les amas ouverts d'étoiles, les astérismes, les étoiles carbonées, les nébuleuses planétaires compactes et les étoiles doubles sont des cibles qui sont facilement accessibles en ville.
Il ne faut pas hésiter à utiliser des pupilles de sortie modestes (donc grossir) afin d'assombrir le fond du ciel pour améliorer le contraste.
Le Zénith est une zone à explorer en ville le ciel y est souvent plus sombre.
L'utilisation de
filtre à bande passante étroite de types UHC ou 0III est conseillée pour les nébuleuses diffuses et les galaxies. Il existe aussi les filtres CLS où LPR qui permettent d'atténuer la pollution lumineuse de l'éclairage artificiel.
* Ma situation personnelle :
J'habite un petit immeuble de 4 étages, à proximité de la ville de Nantes, dans un appartement de type T2 assez grand, j'ai la chance d'être au dernier étage, rien au dessus de chez moi avec un zénith totalement accessible.
De plus j'ai une grande terrasse orientée est-sud/est avec le sud et l'ouest dégagés, le nord est masqué en partie mais l'étoile polaire reste heureusement visible.
La partie la plus propre du ciel se situe à l'est-sud/est car moins exposée à la
pollution lumineuse, c'est donc cette partie du ciel ou j'observe le plus souvent (
avec le zénith).
Mon ciel local est sur l'échelle de
Bortle classé 5 et de qualité 19.75...un vrai ciel urbain.
Le diamètre de mes Lunettes va de 60 mm à 102 mm, aucun problème pour observer Lune et planètes; en ciel profond je me limite aux objets comme les étoiles doubles, les astérismes, les amas ouverts, les nébuleuses planétaires les plus brillants.
Les galaxies et nébuleuses diffuses sont souvent décevantes dans mon secteur, le manque de diamètre y est pour quelque chose aussi.
J'ai choisi d'utiliser des réfracteurs autour de 100 mm de diamètre pour leur facilité d'utilisation, de manutention et de stockage avec un diamètre (
et donc un poids) qui n'exige pas une monture trop imposante.
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Ma terrasse d'observation en ville |